Poèmes


Le pas

Un jour on fait un pas et c'est le premier pas

Sans doute le plus beau, on ne s'en souvient pas.

Et puis, tout doucement, on dit : "à petit pas".

Dans la vie on avance...malgré quelques faux pas.

A vingt ans, on apprend, comment marcher au pas.

Arrive alors un jour, pourquoi, on ne sait pas,

On trouve une âme soeur et on unit nos pas.

La famille grandit et avance à grands pas.

Enfin, le dos se voûte, plus petits sont les pas.

Un soir vers l'inconnu, on fait  le premier pas.

D'où on ne revient pas.

Soyons gais et rions. Ne nous attristons pas

Car demain sur la nuit, le jour prendra le pas.

 

Jean Larreta

 

Sensation

 

 

Par les soirs bleus d'été j'irai dans les sentiers
Picoté par les blés fouler l'herbe menue
Picoté par les blés fouler l'herbe menue

 


Rêveur j'en sentirais la fraîcheur a mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue
Je laisserai le vent baigner ma tête nue

Je ne parlerai pas je ne penserai rien
Mais l'amour infini me montera dans l'âme
Mais l'amour infini me montera dans l'âme

Et j'irai loin loin bien loin comme un bohémien
Par la nature heureux comme avec une femme
Par la nature heureux comme avec une femme

 

Arthur Rimbaud (chanter pas Charlebois)

 

 

 

A " La Godasse "

 

A propos de nature, la rando s’y entend

C’est la première motivation du marcheur

Et , à chaque rendez vous il  en repart content

Ne compter pas sur lui pour jouer les lâcheurs.

 

L’Hiver,

Lorsque le crissement de nos pas ralentis,

Semble déflorer le silence et le calme,

Quelquefois, nous trouvons, blottis sous l’appentis

Des canards, ne sachant quoi faire de leurs palmes ;

Car l’étang, là devant, de glace est recouvert 

Et patiner, n’est pas inné chez les cols- vert.

 

Le Printemps,

Cette saison, la préférée des poètes,

Rapporte l’espoir, notre démarche s’allège

Là haut, dans le tendre vert, un oiseau volète

Siffle, puis se perche au rameau florilège.

Çà et là, gambadent lièvres et lapins

La paix est revenue, les fusils sont rangés

Le chevalet sort de l’atelier du rapin

L’artiste travaille, faut pas le déranger !

Du coté des prairies, c’est la nuée des couleurs ;

Le soleil caressant étend sa clair’ pâleur,

Déjà les insectes sortent de leur torpeur

Maladroits, ils régalent le lézard grimpeur.

 

L’Eté,

C’est vraiment le sommet, le pic de la saison,

De partout ressortent sacs à dos et piolets

Les G.R, les sentiers et autres frondaisons

Voient passé très nombreux, en un long chapelet,

Les touristes, dont certains, très peu aguerris

Soufflent et souffrent suant à grosses gouttes,

Et tout çà pour leur dire, j’ai gagné mon pari !

Aux collègues blasés, qui poliment l’écoutent.

 

l’Automne ,

Tous nous rentrons, les habitudes reviennent

Ce sont les retrouvailles, les nouveaux amis,

Les piliers retrouvent leurs marques anciennes ;

Puis nous repartons, à la file, telles des fourmis.

La natur’ change d’aspect, les feuilles tombent :

Un patchwork coloré badigeonne le sol,

Mais si le vent se met à souffler en trombe,

L’œuvre s’éparpille et l’ensemble s’envole.

Parfois l’odeur familière de champignons

Nous met les sens en éveil, peut être des bolets ?

Non ! des laccaria, d’une souch’ les compagnons.

 

Et nous rentrons bredouille, mais plein les mollets.

 

 


En ballade

 

Le chemin, bordé de feuillus, côtoie l’étang ;

On y entend le bruit du plongeon des crapauds

Et le hennissement, du jeune demi- sang

Glissant sur la vase ; ce qu’il a l’air pataud !

 

Nous voici entrainés dessous les frondaisons

La verte voute nous protège du soleil

Mais ses rayons percent, selon l’inclinaison,

La pénombre dont les pièges tiennent en éveil.

 

Décidés, nous marchons depuis un bout de temps

Les mollets sont plus durs et les pieds sont plus lourds,

Il est certain que nous ne tiendrons plus longtemps,

Notre guide, à nos plaintes, ne peut pas rester sourd.

 

Un coude du chemin, et une odeur forte,

Des bruits sourds, puis soudain des camions à foison.

Et malgré nous, nous font longtemps escorte,

Le bruit, la poussière et les gaz, ces poisons.

 

Nous voici revenus en agglomération,

Le chemin, maintenant, fait place à la rue,

Fatigués nous rentrons avec résignation

Pour nous soigner les pieds et traiter les verrues.

Si tu sais

 

Si tu sais écouter, le chemin te dira sa douceur
Si tu sais observer, le chemin t’enseignera la sagesse
Si tu sais être patient, le chemin te donnera le bonheur
Si tu sais être accueillant, le chemin t’ouvrira ses trésors
Si tu sais être docile, le chemin te façonnera
Si tu sais rester simple, le chemin te dévoilera son mystère
Si tu sais donner de toi-même, alors du chemin tu recevras
Si tu sais sourire dans la détresse, le chemin t’aidera
Si tu es agité, le chemin te portera au silence
Si tu sais marcher seul, le chemin deviendra ton plus fidèle ami
Si tu sais rester humble, le chemin t’aidera à grandir
Si tu sais ouvrir ton cœur, le chemin t’offrira son amour
Si tu es blessé, le chemin te guérira
Si tu es dans une impasse, avec le chemin tu en sortiras
Si tu sais garder confiance, le chemin te conduira à la victoire
Marche vers les sources de la vie !
Garde confiance, et prend courage !
Car si tu ne sais rien… Le chemin t'apprendra !


Michel Simonet
Extrait du livre : Compostelle, un chemin vers la lumière (Tome 2)

 

 

Ami, marche lentement

Ami, marche lentement
Car le temps n’a pas d’importance.
Ami, marche lentement
Au réveil, les oiseaux mènent cadence.
Ami marche lentement
Observe le jour qui s’avance.
Ami marche lentement
Imprègne-toi des fleurs, de toutes leurs nuances.
Ami marche lentement
Prend le soleil comme une chance.
Ami, marche lentement
A l’ombre des nuages qui dansent.
Ami, marche lentement
L’eau du ciel n’est pas une offense.
Ami, marche lentement
Et médite dans le silence.
Ami, marche lentement
Ouvre ton cœur par tous les sens.
Ami, marche lentement
Refuse toutes les outrances.
Ami, marche lentement
Retrouve la tolérance.
Sur le chemin, rien ne presse
Marche lentement,
C’est un autre rapport
Au temps et à l’espace.
Marche lentement
Ce jour est un état de grâce.
                                              Alain Puyssegur Juin 2016

 

MON CHEMIN D' ÉTOILES (avant)

 

J'avais peur de ne pas y arriver

J'avais peur que mon sac soit trop lourd

J'avais peur d'avoir froid, j'avais peur d'avoir chaud

J'avais peur d'avoir mal, j'avais peur d'être seule

Mais je suis partie quand même sur mon Chemin d'étoiles

J'avais peur d'être malade

J'avais peur d'être obligée de m'arrêter

J'avais peur de la pluie

J'avais peur d'avoir des ampoules

J'avais peur de me tordre une cheville

J'avais peur d'avoir mal aux pieds

Mais je suis partie quand même

Sur mon Chemin d'étoiles

J'avais peur d'avoir faim

J'avais peur d'avoir soif

J'avais peur de ne pas trouver de place dans les gîtes

J'avais peur du bruit des dortoirs

J'avais peur des araignées et des punaises de lit

J'avais peur d'avoir peur

Mais je suis partie quand même

Sur mon Chemin d'étoiles

 

 

MON CHEMIN DE POUSSIÈRE (après)

 

J'ai eu faim, j'ai eu soif, j'ai eu froid, j'ai eu chaud

J'ai pleuré mais j'ai ri aussi

Et je ne l'ai pas quitté mon Chemin de poussière

J'ai eu mal aux pieds, j'ai eu mal aux genoux

J'ai eu mal aux épaules mais j'ai chanté

J'ai rêvé, j'ai sifflé, j'ai contemplé, écouté et senti

Et je ne l'ai pas quitté mon Chemin de poussière

J'ai mal dormi la plupart du temps, j'ai parfois trop marché

J'ai souvent trop mal ou trop peu mangé

Mais je vous ai rencontrés pèlerins du monde entier

Amis hospitaliers, citadins et villageois

Et je l'ai aimé mon Chemin de poussière

 

 

Mireille Blanc

 

Complainte du soulier sous la pluie

 

 

 

Vois, dans quel état j’erre !
Que va dire l’étagère
Où vas-tu me ranger
Lors de notre arrivée ?

 

 

Tu regrettes peut-être
D’avoir omis les guêtres
Qui m’auraient protégé
De toutes ces ondées !

 

 

Je lance un manifeste
A la paire de chaussettes
Nous allons protester,
Jouer les indignés

 

 

Nous aurons du renfort
A dix, ils sont plus forts
Tes tendres doigts de pied
Déjà bien imbibés.

 

 

Et bien que tu progresses
Ma semelle régresse,
Elle t’oblige à freiner
Dans la boue du sentier.

 

 

Se dresse enfin le gîte
Son auvent qui t’invite
Ici à me laisser
Avant que de rentrer.

 

 

N’oublie pas de garnir
Mon intérieur en cuir
De boules de papier
Que je puisse sécher.

 

 

J’aurai ma revanche
J’oublierai mes souffrances
Quand sous ton oreiller
Je t’entendrai...tousser.

 

 

 

Maurice Michenaud 2012

 

 

 

Pourquoi tous ces pas ?

 

 

 

 

 

Le vent frais ce matin, murmure dans les blés
Ondoyant en collines et vallons inspirés,
Et ces chuchotements me semblent destinés
A mon cheminement devenu plus léger.

 

 

 

Aux senteurs du colza à peine jaunissant
Se même le parfum du sureau garnissant
Les haies du chemin creux qui va, se renfermant
Derrière le marcheur, rêveur impénitent.

 

 

 

Perché dans la verdure, voici le vieux village
Où trône le clocher revendiquant son âge,
Près de la tour carrée, flanquée de crénelages
Où les corbeaux rageurs s’installent sans partage.

 

 

 

L’orage gronde au loin, le ciel s’est assombri
Les ancien pèlerins redoutent cette pluie
Pénétrante et glacée, repeignant tout en gris,
Remplissant les fossés et les sentes d’ici.

 

 

 

Les Pyrénées, là-bas, étalent leurs sommets,
Je traverse le Gers en ce milieu de mai
Sur la voie venant d’Arles passant par Maubourguet,
Une étape de plus avant le prochain arrêt.

 

 

 

Quand je ne pourrai plus, quand l’envie passera,
De partir, sac à dos, et ce temps là viendra
Il se peut que je trouve juste à ce moment là
La raison pour laquelle je fais autant de pas.

 

 

 

Car, pour l’heure, ma quête manque de certitude.
Est-ce vraiment pour rompre avec les habitudes ?
Pour changer, de ma vie, les vieilles attitudes ?
Ou bien, tout simplement, trouver la Solitude ?

 

 

 

Maurice Michenaud 2012

 

Marcher

 

Je voudrai marcher, marcher, marcher

Ne plus parler

Ne plus rire

Ne plus chanter.

 

Je voudrais marcher

Sans fin, sous le soleil

Fouler le sable

Happer le vent

Pour échouer sous la vague.

 

Je voudrais partir, partir, partir

Ne plus avoir rien à dire

Ni de moi ni des autres

Ne plus ouvrir la bouche

Laisser les mots me quitter

Laisser les phrases s'évaporer

Comme un sang contaminé...

Attendre que le temps passe...

 

Impunément.

 

Annick Marc-Duprey

"Merveilleux nuages" -Colllection Le Parc

 

L'esprit du chemin

 

 

Et si le chemin de l'école de la vie était le terrain,
Où l'amour et la bienveillance seraient le destin,
Et le doute et l'incertitude des tremplins
Où avec un compagnon de route rencontré le matin,
On partagerait volontiers son pain.
Où la famille et les amis sans jugement et sans frein,
Nous offriraient naturellement leur soutien.
Où vivre l'instant présent à pleine main,
Serait un sempiternel refrain.
Où la priorité dans le quotidien,
Resterait simplement l'humain.
Où ayatollah, prêtres et rabbins,
Ensemble se recueilleraient main dans la main.
En pensant à un grand homme, philosophe et pèlerin,
Qui aiderait chacun d'entre nous à devenir son propre souverain.
J'espère vivement à partir de demain,
Perpétuer humblement et avec entrain.
                          Patrick Brison

 

 

Écoute ton cœur
Pars avec tes questions
Pars malgré tes peurs
Donne un sens à ta route
Ne planifie pas, lâche prise, reste ouvert
Accepte les cadeaux de l'imprévu
Ose marcher seul
Laisse couler les larmes
Ne repousse pas celui qui t'invite gratuitement
Même seul, parle, chante, prie
Le silence est un cadeau pour celui qui sait l'écouter
Un pèlerin qui fait bien son sac est un pèlerin qui le vide.

La revue : Le Jacquet Vendéen n°39 Juin 2020

 

 

LE TRAIN

 

 

 

A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents.
On croit qu'ils voyageront toujours avec nous.

 

 

 

Pourtant, à une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage.
Au fur et à mesure que le temps passe, d'autres personnes montent dans le train.
Et ils seront importants : notre famille , amis, enfants, même l'amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront  (même l'amour de notre vie) et laisseront un vide plus ou moins grand.

 

 

 

D'autres seront si discrets qu'on ne réalisera pas qu'ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d'attentes, de bonjours, d'au-revoir et d'adieux.
Le succès est d'avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu'on donne le meilleur de nous-mêmes.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons. Donc, vivons heureux, aimons et pardonnons.
Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que des beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.

 

 

 

Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, merci d'être un des passagers de mon train. Et, si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d'avoir fait un bout de chemin avec toi.

 

 

 

Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.

 

 

A lire et appliquer

À peine la journée commencée et ... il est déjà six heures du soir.
> > > A peine arrivé le lundi et c'est déjà vendredi.
> > > ... et le mois est déjà fini.
> > > ... et l'année est presque écoulée.
> > > ... et déjà 40, 50 ou 60 ans de nos vies sont passés.
> > > ... et on se rend compte qu’on a perdu nos parents, des amis.
> > > et on se rend compte qu'il est trop tard pour revenir en arrière ...
> > > Alors... Essayons malgré tout, de profiter à fond du temps qui nous reste...
> > > N'arrêtons pas de chercher à avoir des activités qui nous plaisent...
> > > Mettons de la couleur dans notre grisaille...
> > > Sourions aux petites choses de la vie qui mettent du baume dans nos cœurs.
> > > Et malgré tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous reste. Essayons d'éliminer les "après" ...
> > > je le fais après ...
> > > je dirai après ...
> > > J'y penserai après ...
> > > On laisse tout pour plus tard comme si "après" était à nous.
> > > Car ce qu'on ne comprend pas, c'est que :
> > > après, le café se refroidit ...
> > > après, les priorités changent ...
> > > après, le charme est rompu ...
> > > après, la santé passe ...
> > > après, les enfants grandissent ...
> > > après, les parents vieillissent ...
> > > après, les promesses sont oubliées ...
> > > après, le jour devient la nuit ...
> > > après, la vie se termine ...
> > > Et après c’est souvent trop tard....
> > > Alors... Ne laissons rien pour plus tard...
> > > Car en attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments,
> > > les meilleures expériences,
> > > les meilleurs amis,
> > > la meilleure famille...
> > > Le jour est aujourd'hui... L'instant est maintenant...

 

Jocelyne L 1/3/19

 

Marcher c'est prendre le temps de vivre, de regarder
d'ouvrir ses sens à la diversité et de sentir
les minutes et les heures glisser sur la peau.
Quand le corps accepte sa peine, respiration et mouvement s'allient
libérant ainsi la pensée qui toute entière s'enveloppe du présent.

 

Julie Baudin et David Ducoin

 

Dans le sommeil nocturne de la terre germent les plantes,
Par la vertu de l'air jaillissent les herbes,
Par la force du soleil mûrissent les fruits.

Rudolf Steiner