Chansons


PARTIR (Robert Charlebois)



De tous les souvenirs que le temps m'a légué
il n'en est pas un seul qui m'attache au passé
il n'est pas un endroit où je puisse m'arrêter
Pas un cœur pas un toit ne peut me capturer
personne ne me retient personne ne m'attend
une ronde sans fin je suis comme le vent

Il me plait de courir sans but et sans raison
partir toujours partir nulle part est ma maison
comme les vagabonds

Pourquoi serais-je d'ici il est si grand le monde
je vais à l'infini toujours je vagabonde
je suis de ce sang là qui chemine et qui pleure
mais ne s'arrête pas aux factices lueurs
sans ligne de départ sans ligne d'arrivée
je m'en vais au hasard je vais par les sentiers

Il me plait de courir sans but et sans raison
partir toujours partir nulle part est ma maison
comme les vagabonds

Une fleur sauvage une cloche solitaire
qui garde sur son passage toujours les yeux ouverts
une étoile volage un loup gris des forêts
qui part qui fuit les cages et marche sans arrêt

Il me plait de courir sans but et sans raison
partir toujours partir nul part est ma maison
comme les vagabonds

Il me plait de courir sans but et sans raison
partir toujours partir
ne pas vivre en prison partir toujours partir
là-bas vers l'horizon.

 


LA ROUTE   (Michel Corringe)

 

La route m'appelle et m'attire
à l'est à l'ouest au sud au nord
ce soir ici j'ai trouvé un lit
demain je coucherais dehors
Beaucoup de routes ramènent vers vous
mais ma route m'entraine toujours
et j'ajoute des lieux et des lieux
aux lieues qui me séparent de vous

Oh bien sûr j'ai souvent froid et faim
j'ai envie de m'arrêter parfois
mais ma route m'entraine toujours
Désir de concrétiser un symbole
de posséder l'unique beauté
que l'on nomme liberté

Que m'importe droit et doctrine
ma seule loi c'est la fatigue
que m'importe le temps qui passe
quand mon seul guide est le hasard
Quelquefois une longue halte
pour satisfaire une compagne
mais le vent qui fuit et qui passe
m'invite à prendre le départ

Oh bien sûr j'ai souvent froid et faim
j'ai envie de m'arrêter parfois
mais ma route m'entraine toujours
Désir de concrétiser un symbole
de posséder l'unique beauté
que l'on nomme liberté

 

Me reposer (Michel Corringe)

 

 

Regarde mes pieds couvert de poussière
couvert de boue
regarde-les déchirés par la pierre
meurtris de coup.
Ils ont marché longtemps à travers montagnes et vallées
ils ont marché longtemps, longtemps nous avons cherché
regarde-les ils sont très fatigués
laisse-moi chez toi, me reposer



Regarde mes mains brûlées par l'hiver
par le soleil
Elles ont caressé de très douces chairs
et de très belles
Regarde-les elles ont sculpté ton visage dans la pierre
regarde elles se sont usées à caresser les chimères
regarde-les elles sont très fatiguées
laisse-moi chez toi, me reposer.



Regarde mes yeux brûlés par la fièvre
par le chagrin
Regarde-les tu y liras l'enfer
des grands chemins
Ils ont fouillé partout dans les taudis dans les palais
ils ont cherché partout un sourire qui te ressemblait
regarde-les ils sont très fatigués
laisse-moi chez toi, me reposer.

 

 


Compostelle (Anne Sylvestre)

 


Qu'est ce qui te pousse
qu'elle est la secousse
qui a décidé pour toi
de ce chemin
la source vive
celle qui te motive
a t-elle jailli d'un seul
coup sous ta main
Pour que ta quête
un jour te projette
tout seul sac au dos
en humble pèlerin
pour que ton rêve
aujourd'hui soulève
autant de poussières
en mon pauvre jardin

 

La route est longue
jusqu'à Compostelle
quand on si attelle
faut avoir du cœur
Le temps n'est plus
de faire mes bagages
le pèlerinage me fait
toujours peur

 

Bien que je sache
que rien ne m'attache
et que je pourrais suivre
aussi la même voie
c'est dans ma tête
que toujours secrète
se trace une ligne
où je m'en vais parfois
La marche lente
s'étire et serpente
je tangue et chemine
le long des coteaux
mais mon voyage
n'est fait que de mirages
oh toi mon pèlerin
prête moi ton manteau

S'il est d'usage
comme au moyen-âge

d'envoyer quelqu'un
à sa place marcher
dans tes prières
soit mon mandataire
de mon catéchisme
j'ai tout oublié
Les paysages
seront les bagages
que tu garderas
au fond de tes yeux clairs
sous quelque toile
à la belle étoile
tu feras ton nid
dans la douceur de l'air

 

 Sur cette route
tu feras sans doute
de belles rencontres
on te tendra la main
et dans les gites
où parfois on s'abrite
tu ne seras qu'un
parmi d'autres humains
D'un pas tranquille
villages et villes
défileront comme
grains de chapelet
Si tu trébuches
ne craint pas les buches
cette marche est bien
celle que tu voulais

 

 Quand la dernière
des pluies printanières
aura baptisé ton voyage fervent
et quand plus vite
tes pieds qui méditent
t'auront emmené
encore plus loin devant
Va faire escale
auprès des cathédrales
n'oublient pas surtout
de bien les saluer
Pour moi qui reste
sans faire un seul geste
et qui ne suis qu'un(e) nomade arrêté(e)


Autre thème. C'est autant une chanson qu'un joli poème.

 

 

C'est quoi la vie ? (Aldebert)

 

 

C'est quoi la musique ? C'est du son qui se parfume

C'est quoi l'émotion ? C'est l'âme qui s'allume

C'est quoi un compliment ? Un baiser invisible

et la nostalgie ? du passé comestible

 

C'est quoi l'insouciance ? C'est du temps que l'on sème

C'est quoi le bon temps ? C'est ta main dans la mienne

C'est quoi l'enthousiasme ? C'est du rêve qui milite

et la bienveillance ? Les anges qui s'invitent

 

et c'est quoi l'espoir ? Du bonheur qui attend

et un arc en ciel ? Un monument aux vivants

C'est quoi grandir ? C'est fabriquer des premières fois

C'est quoi l'enfance ? De la tendresse en pyjama

 

Mais dis papa, la vie c'est quoi ?

Petite tu vois c'est un peu de tout ça

Mais surtout c'est toi, c'est toi.

C'est quoi les remords ? C'est un fantôme qui pleure

C'est quoi la routine ? Les envies qui se fanent

C'est quoi l'essentiel ? C'est de toujours y croire

C'est quoi un souvenir ? un dessin sur la mémoire

 

C'est quoi un sourire ? C'est du vent dans les voiles

et la poésie ? une épuisette à étoiles

C'est quoi l'indifférence ? c'est la vie sans les couleurs

et le racisme ? Une infirmité du cœur

 

C'est quoi l'amitié ? C'est une île au trésor

et l'école buissonnière ? un croche-patte à Pythagore

C'est quoi la sagesse ? C'est Tintin au Tibet

et c'est quoi le bonheur ? C'est maintenant ou jamais

 

Mais dis papa, la vie c'est quoi?

Petite tu vois, c'est un peu de tout ça

Mais surtout c'est toi, c'est toi.

 

Dans tes histoires dans tes délires
Dans la fanfare de tes fous-rires

La vie est là, la vie est là

 

Dans notre armoire à souvenirs

Dans l'espoir de te voir vieillir

La vie est là, la vie est là.