Le Chemin

"Le Chemin de Compostelle est une œuvre au noir, on dirait que le pèlerin a entrepris de fatiguer la matière de son corps pour l'ouvrir à autre chose."

Burensteinas


Ici, ce n'est plus le domaine de la randonnée, mais celui d'un univers très particulier, celui de la pérégrination.

 

Ma définition en est le cheminement sur des sentiers chargés par l'histoire. Ils devraient être parcourus sans interruption, au moins sur plus de quinze jours. Les arrêts se font chez des hospitaliers (laïques ou religieux). Le martèlement ou plutôt le piétinement du Chemin qui se fait depuis des siècles et les rencontres faites toutes dans la même direction conduit à des sensations toutes autres que celles ressenties en itinérance sur un GR classique. En fin de parcours on se surprend à se trouver à l'aise dans une vie de ...nomade, et le nomadisme n'est-ce pas la liberté ?

 

Je fais allusion bien sûr aux chemins de Compostelle.

 

Savez-vous comment on surnommait, à titre moqueur, les pèlerins de Compostelle au Moyen-Age ? :

"Les pieds poudreux", du fait de leur pérégrination sur les chemins très secs et poussiéreux du sud.

 

Mais il existe aussi bien d'autres trajets de pèlerinage : St Gilles, Rome, Jérusalem, les 5 montagnes sacrées de Chine et même au Japon !

A ce sujet voir aussi les étonnants adjaris

 

 

J'ouvre bien volontiers ce site à tous ceux que j'ai côtoyés (sur le Chemin ou après) et je les invite à raconter leur expérience à la page "Echos du Chemin" : Isabelle, Jean-Marie, Jean-Marc, Cindy et Philippe, Roseline, Marie-Hélène, André.

 

 

Une autre particularité de ce Chemin est qu'on peut encore y trouver à disposition des boissons et quelques provisions. Malheureusement de moins en moins fréquemment car les passants laissent de plus en plus rarement quelques pièces en remerciement.

De même, quelques hospitaliers pratiquent encore le "donativo", c'est à dire qu'au départ le matin on donne la somme qu'on veut pour la nuitée et éventuellement le repas et le petit déj.

Sur le Chemin "l'Alchimiste" a installé ces ardoises qui amènent à méditer.

 

Cliquez pour agrandir les photos

Il existe bien des chants de pèlerins mais le plus remarquable est celui d'Anne Sylvestre , elle n'a pas fait le Chemin, un de ses proches l'a parcouru et lui a inspiré cette chanson.

 

Mais s'il y a aujourd'hui des milliers de pèlerins de France, c'est suite à un renouveau qui a comme point de départ la parution d'un livre dans les années 70. Un livre paru en Allemagne plus récemment a entraîné le même phénomène, les pèlerins allemands sont très nombreux également maintenant.

Quand P. Barret et J-N Gurgand renouent avec le Chemin de Compostelle, ils sont si insolites dans le paysage que des enfants à plusieurs reprises les prennent pour des parachutistes tombés par erreur en ces lieux à cause de leur sac à dos ; et leur présence est à ce point suspecte pour les populations locales, qu'ils sont dénoncés et contrôlés à neuf reprises en quinze jours par les gendarmes.

 

nota : en 2014, le délit de vagabondage existe toujours !

 "La marche est une anarchie, la plus belle façon d'échapper aux diktats, de braver les interdits" (Sylvain Tesson)

Les années 80 voient la réorganisation et la continuité des Chemins et c'est en 1983 qu'est créée la première association jacquaire.


J'ajouterai qu'au delà du temps du parcours, d'autres rencontres se font qui prennent une autre coloration dès qu'on sait qu'il (ou elle) a pérégriné. Une curieuse filiation d'amitié se créée automatiquement, car c'est ce qui vient au coeur quand on a fait ensemble des choses belles et difficiles.


D'autres pèlerins ont consacré leur site au sujet des Chemins de Compostelle, un exemple : http://partiracompostelle.jimdo.com/

 

 

Pour l'actualité du Chemin il y a ce blog :

http://marcheurs.blog.pelerin.info/

Féricy (77)
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