L'abbé Georges Bernès est décédé le 26/09/17 des suites d'une mauvaise chute

 

"Les Montesquivais étaient très inquiets depuis vendredi sur le devenir de l'abbé Georges Bernès, figure emblématique du village. L’abbé Bernès, 96 ans, avait été victime le matin d’une mauvaise chute à son domicile, se brisant une vertèbre cervicale. Depuis celui-ci se trouvait à l’hôpital Purpan.

 

Hier la nouvelle a confirmé leurs craintes, l’abbé s’en était allé pour un dernier voyage,celui dont on ne revient pas. «C'est l'âme du village qui s'est éteinte», déclare Étienne Verret, le maire «l'abbé, un enfant du pays, a toujours beaucoup voyagé, mais il a toujours dit que son cœur était à Montesquiou et qu'il viendrait y passer ses vieux jours.

 

L'ensemble du conseil municipal souhaite rendre hommage à cet homme à la grande carrière ecclésiastique mais aussi des arts et du sport.
Le maire précise que d'un point de vue plus personnel il perd bien plus qu'un voisin, il perd un ami,

 

un membre de la famille mais surtout un amoureux de Montesquiou. Ironie du sort, samedi, en l’église du village son dernier oratorio devait être mis en scène et interprété pour la première fois. Conformément à ses dernières volontés la représentation est maintenue.

 

D’une vie bien remplie on retiendra que l’abbé Bernès était un pionner de l’époque moderne des pèlerins de

 

Compostelle. Un chemin qu’il a parcouru une cinquantaine de fois, depuis son premier pèlerinage en juin 1961. Parti le jour de son anniversaire le 19 depuis Montesquiou avec l’un de ses élèves. Il rédigera d’ailleurs un guide- Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne- édité en 1973, édité et réédité depuis dans de nombreuses langues, l’ouvrage fait encore lieu de référence bien que ce pèlerinage ait bien évolué. En 2010, l’abbé Bernès déclarait au magazine Le Pèlerin qui lui a consacré plusieurs articles «Il y a deux sortes de pèlerinage : Jérusalem, Rome... Et puis Compostelle. Là, il y a le chemin, et des merveilles géographiques, historiques, architecturales et sacrées. Les pèlerins à pied sont les rois : ils voient tout. Ils sont aussi le Christ, qui doit tout supporter, qui n'a rien, qui se présente, qui demande à manger. On trouve tout sur le chemin : la foi, l'humilité, la charité. Et même si certains le font par snobisme, ils y trouvent aussi quelque chose..." Véritable personnage, au cours de sa longue vie, l’abbé Georges Bernès aura marqué tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer. Les Montesquivais pleurent aujourd’hui au-delà du musicien, de l’historien, de l’homme d’église qu’il a toujours été, l’enfant du pays."

 

J'ai salué l'abbé chez lui le 29 juillet dernier. Il était bien vaillant, sans canne, sans lunette, entendait très bien sans dresser l'oreille ; remarquable à son âge. Avant d'entrer, il m'a semblé entendre un enregistrement de sa voix, c'était une chanson de Jacques Brel qu'il interprétait à sa façon.

 

Beau parcours de vie, belle continuation dans les étoiles.